jeudi 28 août 2008

LE PROJET POUR 2009

Le contenu de la formation et la formation des futurs enseignants

Jérôme, volontaire actuellement sur place pour ESK, l’a très bien décrit dans un de ses mails, « nous avons des menuisiers, reste à en faire des enseignants » : voila l’un des problèmes auxquels nous sommes confrontés en ce moment, et nous devons répondre rapidement à cette demande.

D’après la réflexion que je mène depuis quelques mois maintenant avec des professeurs de menuiserie des Lycée de Presles et A. Londres de Cusset (03), mais aussi du lycée de Coarraze (64) grâce aux conseils précieux de Jérôme, plus en phase avec la réalité et avec le contexte local, nous établissons une ébauche de contenu de formation. Outre la formation pratique et technologique, nous pensons qu’il est nécessaire que des modules de formations générales soient mis en place : mathématiques, langue khmère, une langue étrangère serait à envisager, l’anglais ou le français (plus pratique pour nous), Un module de premier secours est également nécessaire.

J’ai ébauché une progression pédagogique, que j’ai soumise aux acteurs locaux, il reste bien évidement à finaliser et c’est à cette tache que s’attaqueront nos lycéens dès la rentrée scolaire à partir de septembre 2008, notre base de travail est le référentiel du CAP Ebéniste de 1987.

La formation sera découpée en modules de formations :

Formation professionnelle
La formation sera organisée en thèmes qui nous permettront d’acquérir les compétences de base du métier de menuisier avec une progression croissante dans la difficulté.
Savoir technologique :
- Le matériau bois
- Le séchage du bois
- Les dérivés du bois
- Les outils manuels
- Les machines outil
- Quantification et organisation des débits
- Organisation du travail et mode de fabrication
- La maintenance des matériels
- Notions de dessins techniques et de croquis

Formation générale
- Mathématiques
- Langue Khmère
- Initiation à une langue étrangère
- Initiation aux premiers secours
- Histoire des styles et du design

Mais quand nous aurons finalisé la progression pédagogique il nous faudra la traduire en khmer et surtout trouver un traducteur qui puisse comprendre les termes techniques.
Le second point concerne la formation de nos jeunes khmers à la pédagogie. Il nous faut sur ce point également réfléchir et trouver des solutions qui leur permettent de devenir des enseignants à part entière.

La construction de l’atelier et ses contraintes
La nécessité de la construction de l’atelier de notre école est maintenant une évidence pour tous. Elle nous permettra de concevoir un enseignement en totale indépendance en respectant cependant les contraintes et les réalités locales.
La future construction se devra de répondre à divers critères : notamment pouvoir en totalité ou partiellement être fermée, il est cependant envisageable qu’une partie réservée aux travaux manuels reste ouverte.
Le respect de l’architecture du bâtiment existant doit être également pris en compte.
Le phasage approximatif des travaux 2009 doit être établi entre toutes les associations partenaire de ESK, pour cela une rencontre entre toutes les parties semblent nécessaire et souhaitable, celle-ci nous permettrait ainsi de définir clairement les domaines d’interventions de chacun.
Il est vivement souhaitable que l’école entre en fonction dans sa forme définitive en septembre 2009.

Les matériels à implanter
Les machines outils
Nous devons prévoir les machines de base du menuisier à savoir : scie à ruban, dégauchisseuse, raboteuse, scie circulaire, mortaiseuse, tenonneuse……
Toutes ces machines devront être des machines traditionnelles mécaniques sans positionnement numérique.
Il faut également prévoir le branchement de ces machines.

Les machines portatives
Nous pouvons prévoir d’importer des machines portatives de France, mais nous pouvons également prévoir l’achat sur place, il est possible de trouver ce genre de machines à des prix compétitifs. Par contre il est très difficile de trouver des équipements de qualités pour ces machines, comme par exemple des mèches pour les perceuses, des embouts de vissage, des lames de scie…

Le matériel manuel
Là encore on trouve tout au Cambodge, mais le problème est de disposer de matériel de qualité, nous pouvons donc envisager d’importer de France tous les outils coupants, comme des ciseaux à bois, des scies manuelles… ainsi que des équerres à 90°. Pour ce qui est du reste du matériel traditionnel du menuisier nous trouverons tout sur place.

L’approvisionnement en matériel et matériaux
Nous trouvons pratiquement tout le nécessaire de base dans la ville de Kompong Speu situé à 7 km de l’école environ. Tout le matériel de base, en menuiserie, maçonnerie, électricité peut être acheté. En ce qui concerne des produits plus élaborés il faut prévoir les achats sur Phnom Penh. Les prix pratiqués sont à la tête du client et il ne faut donc pas hésiter à discuter avec les vendeurs.

La santé des intervenants et des élèves
Ce point me parait essentiel dans l’optique où nous envisageons de faire participer de jeunes français à notre chantier. A Kompong Speu il existe un grand nombre de cliniques (de petites boutiques situées en bordure de route) privées qui sont selon moi à éviter car aucune règle essentielle d’hygiène n’est respectée. Nous avons fait également une petite visite au dispensaire médical public, l’hygiène semble largement supérieure aux cliniques mais reste sommaire, et dans ce domaine nous devons envisager des solutions plus adaptées et plus en adéquation avec nos constitutions d’européens, lors de nos déplacements sur place. Je propose de trouver un partenariat avec un établissement de santé sur Phnom Penh, l’hôpital Calmette, ou des cliniques francophones telles que Naga Clinique, ou Aurore Clinique, je pencherai d’ailleurs pour la dernière solution, car l’équipement de cette dernière est tout à fait correct. Pour nos futurs élèves nous devons envisager un suivi médical tout au long de la formation. De plus je rajouterai qu’une formation aux premiers gestes de secours me semble opportune à intégrer comme module à part entière de la formation.

Le logement pour les bénévoles qui se rendront sur place
J’ai repéré 2 Guest-House à proximité du chantier qui sont susceptibles de nous accueillir. L’une comporte 9 chambres dont 7 sont équipées de climatisation et 2 autres avec des ventilateurs pour une somme de 12 dollars la nuit, les chambres semblent correctes et propres. La seconde comporte elle 29 chambres : là aussi climatiseurs et ventilateurs, pour une nuitée aux alentours de 15 dollars, là aussi les chambres semblent correctes et propres.

Les repas sur le chantier
Actuellement nous disposons d’une cuisinière qui nous prépare les repas, évidement si nous sommes plus nombreux il faudra prévoir du personnel en nombre conséquent pour subvenir au travail.
Je conseille à tous de prendre les repas sur place car la cuisine simple proposée par cette dame est particulièrement raffinée et appétissante.

Le transport
Les différents moyens de transport
Pour se rendre sur le chantier plusieurs moyens sont disponibles :
- Les land-taxi, ils sont peu onéreux et très nombreux sur ce trajet le prix est de l’ordre de 1.5 à 2 dollars pour un trajet Phnom Penh-Kompong Speu.
- Il est envisageable prendre des minibus privés, le prix est de l’ordre de 150 dollars la journée pour un bus de 15 places environ.
Les déplacements durant le séjour
Si l’on décide de choisir les Guest-houses proches de l’école nous pouvons envisager les déplacements de différentes façons : soit à pied, soit en moto-dop (environ 1 dollar la course), soit (et à mon avis la meilleure solution) à vélos, que nous pourrions importer de France ou acheter sur place.

Denis Brunet


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