samedi 16 août 2008

POINT AU 5 AOUT DE L'AVANCEMENT DES TRAVAUX

Mme You Kénory, présidente de ESK (les Enfants du Sourire Khmer) m’a demandé de me rendre sur le chantier de l’école du bois de Kompong Speu, c’est avec plaisir que j’ai accepté cette mission.

Je tiens avant tout à remercier M. et Mme YOU, les parents de Kénory, pour l’accueil qu’ils m’ont réservé au Cambodge.

Je tiens également à remercier Jérôme pour son accueil sur le site de l’école, sans oublier Simon, Jean-Luc, Nathalie et tous les bénévoles qui ont déjà travaillé sur ce projet et qui ont permis aujourd’hui d’envisager l’après-construction.

Atterrissage à Phnom Penh Pochentong le 30 juillet en soirée où je suis accueilli par M. et Mme You, rapidement je prends contact avec Jérôme qui est bénévole sur le projet et qui travaille depuis 15 mois sur le site de Kompong Speu.

Nous nous rencontrons dès le samedi sur Phnom Penh où nous passons la soirée à discuter du projet, car je dois avouer que je suis impatient de découvrir le site. Nous fixons au lundi matin le départ en moto, à 8 h.

Nous arrivons sur le site aux alentours de 10 h 00, et je découvre enfin le bâtiment et son environnement. Il est situé proche de la route nationale 4 entre les bornes 40 et 41 sur la droite à 300 m environ de la route principale.

Le premier contact avec le terrain est bon, très rapidement je rencontre Srun Hao qui est le menuisier local associé au projet et chez qui nos jeunes bénévoles et futurs enseignants ont fait leurs armes dans la menuiserie mais également chez qui les différents intervenants bénévoles sont logés depuis le départ du projet.

Je fais une première visite avant le repas et je fais la connaissance des trois jeunes Khmers qui sont de l’aventure depuis le début et qui deviendront nos enseignants demain, je suis bien évidemment accueilli avec le sourire et je salue Samnang, Sam-Aun et Fo Sokhom.

Je félicite Jérôme et son équipe pour le travail réalisé qui est incontestablement de grande qualité.

11 h 00 : il est l’heure du repas, je fais la connaissance de la cuisinière une dame charmante qui nous prépare de merveilleux plats khmers, vraiment rien à dire sur les repas.

En début d’après midi, et après la sieste, tradition oblige, nous partons à la découverte de « Mr Bricolage » dans la ville de Kompong Speu, on y trouve pratiquement tous les outils ou ustensiles nécessaires à la construction, mais dans un fouillis indescriptible (c’est aussi cela le Cambodge) et de qualité à vérifier selon le pays de provenance des produits.

Nous terminons l’après midi dans l’école à travailler sur le chantier et surtout je visite l’atelier de Srun Hao. Cette visite me convainc de la pertinence de construire l’atelier, le désordre est impressionnant et je suis très choqué par l’installation électrique qui n’est qu’enchevêtrement de fils et de dominos au milieu des copeaux de bois et de l’eau lors des fortes pluies.

Nous sommes logés dans la maison de Srun Hao : nuit sous la moustiquaire, la chaleur est tout à fait supportable à cette époque.

Durant ce séjour nous profitons, Jérôme et moi-même, du temps passé ensemble pour faire le point sur l’avancement des travaux.

Le chantier a incontestablement progressé depuis le dernier bilan produit par Kénory au mois de mai 2008. Nous en sommes maintenant aux finitions du chantier.

Le constructeur doit maintenant lui aussi finir le chantier, la pompe à eau doit être mise en fonction rapidement afin de nous assurer une autonomie souhaitable et nécessaire, les stores à lamelles doivent être posés, et l’entrée doit être reprise, les buses doivent être reposées afin d’éviter le dos d’âne.

Nous avons tenté de planifier le travail, et surtout de prioriser les travaux restant à faire. Nous avons également établi le cubage du bois qui nous manquait pour finir les travaux.Nous avons listé pièce par pièce tout ce qu’il restait à faire.

Je peux dire que le chantier du premier bâtiment de l’école du bois est en bonne voie, les retards que nous constatons ne sont pas surprenants. En effet si l’on se réfère aux chantiers que nous connaissons autour de nous peu d’entre eux se terminent au jour dit. De plus nous avons choisi de faire participer nos futurs enseignants à cette construction, ils n’ont pas ménagé leur peine, mais je rappellerai qu’ils sont en formation et que par conséquent il faut leur laisser le temps de l’appropriation des techniques.

L’état de l’atelier et la disponibilité de ce dernier n’ont pas non plus facilité la fabrication rapide des différents éléments.

Le bâtiment est en phase de finition et sera terminé d’ici 3 mois environ.

Nous avons cubé le bois nécessaire pour terminer le chantier, il manque environ 4 m3 de bois pour finir les travaux.

Nous avons estimé à 2m3 le bois manquant destiné à fabriquer les cadres portes, les cloisons, les quelques fenêtres manquantes, ainsi que quelques portes.

Nous avons également estimé à 2m3 le bois nécessaire à la fabrication des rambardes pour l’ensemble du bâtiment. Les rambardes doivent être maintenant rapidement posées et ce pour des raisons évidentes de sécurité.

Concernant les rambardes nous avons étudié 3 solutions technologiques, deux en bois et une en métal et bois. Il appartiendra aux vues des devis des différentes solutions de prendre une décision, mais celle-ci doit être rapide afin de mettre le bâtiment en sécurité.

Dans l’optique de la fabrication de l’atelier nous devons également envisager le remblaiement de la seconde moitié du terrain, d’après mes estimations il faut prévoir environ 150m3 de terre. Bien évidement cette étape est préalable à la construction de l’atelier et doit être envisagée dans les 3 ou 4 mois à venir.

Il faut également prévoir une consolidation de la clôture, qui avec les fortes pluies, s’est fortement érodée et menace même par endroit de rompre.

En ce qui concerne nos trois jeunes Khmers, il est incontestable qu’ils possèdent des bases solides concernant le métier de menuisier, les différentes techniques semblent maitrisées, leur motivation et leur courage ne sont plus à démontrer.

Il leur manque cependant une base solide de pédagogie, et de rigueur dans le travail.

Nous nous devons de fournir un enseignement de qualité au sein de cette école, et cela passe inévitablement par de la rigueur en terme de formation mais aussi d’organisation, malheureusement l’état de l’actuel atelier où nous travaillons ne me semble pas correspondre à ces critères. Notre futur atelier se doit d’être propre, rangé, et posséder un parc machines en état de fonctionnement répondant à un minimum de sécurité. Il m’apparaît donc qu’une ouverture de l’école sans son propre atelier est très prématurée, un report de quelques mois semble plus raisonnable et correspondre aux contraintes du terrain.

La décision de Simon de rentrer en France, et le départ de Jérôme pour le Canada au mois d’octobre, est tout à fait légitime et respectable. Cependant, j’ai pu mesurer l’importance de la présence sur place d’un bénévole de ESK, ou de toute autre association manifestant le désir de s’impliquer pleinement dans le projet, et cela me laisse penser que nous devrons trouver rapidement une ou des personnes pour prendre le relais.

Un grand merci encore à tous les bénévoles qui ont déjà travaillé sur le projet et surtout nous les retrouveront avec plaisir s’ils en expriment le désir.

Denis BRUNET

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